Le jour où nous avons célébré l’anniversaire de notre fondation au Puy, nous avons également célébré les vies de toutes les Soeurs de notre Congrégation décédées depuis le dernier Chapitre Général. Regardant leurs visages grâce à une projection power-point et écoutant un chant, nous nous sommes rappelé que nous “nous tenons sur les épaules de celles qui nous ont précédées.” Puis, du passé nous avons rejoint le présent et l’avenir grâce aux Soeurs de St Joseph de Handan, Chine, présentes au milieu de nous.
S. Elizabeth et S. Teresa, deux soeurs chinoises de St. Joseph, étaient avec nous et nous ont raconté leur histoire, celle d’une congrégation faisant partie de l’église cachée ou souterraine de Chine. Considérée comme déloyale par le gouvernement, l’église doit rester cachée, sans constructions et s ans la possibilité de se rassembler de manière publique. Aussi toutes les célébrations liturgiques, les catéchèses et les rencontres ont lieu dans des maisons privées, se déplaçant toujours d’un lieu à l’autre La congrégation des Soeurs de St. Joseph de Handan a été fondée pour aider les prêtres de l’église souterraine dans l’évangélisation, le catéchisme, même si la formation religieuse et spirituelle des sœurs était vraiment basique. Comme membres de l’église souterraine, les sœurs ne peuvent pas vivre ensemble en communauté, mais vont d’une famille à une autre. Elles en sont venues à reconnaître que du fait des circonstances de leur situation, durant les vingt cinq années passées, elles n’ont pas développé leur propre spiritualité et ne savent pas ce que signifie la vie en communauté et la vie de prière pour une femme religieuse actuelle. Elles ressentent le manque d’histoire et de sagesse de celles qui ont vécu de nombreuses années comme religieuses.
En 2008 et les années qui ont suivi, quelques soeurs sont venues en Europe pour étudier – d’abord la langue, puis théologie et spiritualité. Et en Juin 2011, S. Elizabeth, qui étudiait en France, a pris contact avec notre province française. Cela a conduit plusieurs sœurs à venir dans notre province italienne pour une expérience de vie communautaire et quelque formation à la vie de prière, à la spiritualité ignacienne et aux relations humaines. Avec elles, nous continuons à avancer vers l’avenir, les soutenant autant que nous le pouvons, alors qu’elles cherchent à discerner où Dieu les conduit.
Sœur de Saint Joseph de Handan en Italie - Mariaelena Aceti (Italie)
« Ma chère fille, je désire vous communiquer quelques pensées que la divine bonté m’a fait percevoir ». Et ainsi avec cette lettre a commencé le « Petit Dessein » de Jean Pierre Médaille sj. Et c’est en ce jour où les Sœurs de Saint Joseph célèbrent leurs 365 années d’existence, que l’histoire se répète elle-même. Dans l’assemblée, Sr maria Clara Penha Vieira, une déléguée de France, a raconté que c’est par une lettre, le 22juin 2011, qu’une autre aventure a commencé avec les Sœurs de St Joseph de Handana.
Sr Elisabeth Guo a écrit à Sr Maria Clara alors provinciale, lui demandant si elle pouvait faire connaissance avec les sœurs de Saint Joseph de Chambéry dont elle avait découvert l’existence sur l’internet. Sr Maria Clara a avoué à l’assemblée : « Je n’ai pas mis ce courrier au rebus sans l’avoir lu-ce que je fais habituellement quand je suspecte qu’il s’agit d’un spam –seulement parce que ce message disait : « Je suis une sœur chinoise !». Ainsi Sr Elisabeth a reçu une réponse immédiate et vingt jours plus tard, elle était accueillie par la communauté en France.
C’est ainsi que tout a commencé : de la province de France, au Conseil Général et de là à la province italienne. Le premier contact fructueux réalisé par Sr Elisabeth fut suivi d’autres échanges entre les supérieures générales afin de clarifier la demande des sœurs chinoises concernant une aide à apporter à la formation de leurs membres. Dans le diocèse de Handan, une grande ville à 400km de Beijing, la congrégation a été fondée il y a 25 ans et les 37 jeunes sœurs, persécutées comme membres de « l’église souterraine » de Chine n’avaient aucune possibilités de formation. Sr Sally Hodgdon, supérieure générale, a demandé à la province italienne qui avait un programme de formation initiale, de prendre la responsabilité de la formation humaine et spirituelle des sœurs Chinoises.
En septembre 2012, 4 sœurs chinoises sont arrivées en Italie, deux professes perpétuelles et deux avec des vœux temporaires. La province italienne les a accueillies et les a reçues dans la grande communauté du Casaletto. Pendant 2 ans, elles ont étudié la langue italienne avec Sr Emerenziana Bolledi et avec les Sœurs Maria Pia Sberna, Cristina Gavazzi, Maria Natalia Bardi et Rossella Passalacqua, elles reçurent les fondations de la vie consacrée et quelque orientation psychologique. A ce moment-là, trois d’entre elles suivaient des études académiques en Italie, tandis qu’une était repartie chez elle.
Les Sœurs Chinoises ont apporté de la joie à la Province italienne, de la vitalité et un enthousiasme venant non seulement de leur jeunesse mais aussi d’une expérience de fondation encore dans l’enfance. En échange, elles ont reçu affection, soutien et la richesse d’une vie religieuse qui a une longue histoire et une riche tradition.
« En septembre 2014, la Supérieure Générale, Sr Lianmei L est venue à Rome pour s’entretenir avec le conseil général. Elle a raconté leur histoire et les défis que les sœurs affrontent en Chine, demandant de continuer et d’approfondir nos relations. En ce moment, il est clair que Dieu ne demande pas à la Congrégation de Handan de rejoindre les Sœurs de St Joseph de Chambéry, mais plutôt de refonder leur propre Congrégation en découvrant leur charisme. Les Sœurs de St Joseph continuent à les soutenir avec respect et générosité tandis qu’elles sont à la recherche de leur identité.
