Sandra Schneiders, (une sœur du Cœur Immaculé de Marie) professeure émérite de spiritualité et d’Ecriture dans une université de Californie, EUA, s’est jointe, pendant un jour, à l’Assemblée du Chapitre apportant sa contribution et animant la discussion sur le “Nouveau Normal” et ses implications pour le ministère. Elle a commencé en décrivant ce qu’elle appelle le « Nouveau Normal », expliquant sa signification à l’aide d’une comparaison avec la puberté. Chaque personne passe de l’enfance à l’âge adulte et dans ce processus, fait l’expérience d’un nouvel état d’être qui est différent du précédent de bien des manières. Ce qui avait été normal est maintenant dans le passé et on a besoin de vivre une nouvelle réalité, un “nouveau normal”. Ce fut le cas pour les Israélites quand ils quittèrent l’Egypte et s’ajustèrent à un nouveau style de vie dans le désert et, de nouveau, quand ils entrèrent dans la terre promise. Ce n’était pas quelque chose qu’ils avaient choisi ou qu’ils avaient été capables de prévoir. Que l’expérience soit joyeuse ou douloureuse, le « nouveau normal » est toujours stressant. Le choix de l’accepter ou de le rejeter est un choix entre la vie et la mort. C’est la réalité de la vie religieuse aujourd’hui et, comme les Israélites, nous sommes encouragées à choisir la vie.

Le ministère dans le contexte du “nouveau normal” implique de sérieuses différences par rapport à ce qui avait été autrefois la norme. Nous sommes appelées à évangéliser et non à faire du prosélytisme comme ce fut le cas dans le passé. Cela signifie que nous vivons l’évangile dans différents cadres culturels, entrant dans un authentique dialogue avec les autres religions pour apprendre d’elles aussi bien que pour partager notre sagesse avec elles. Souvent ce dialogue n’est pas facile, mais nous devons y entrer, même avec ceux qui nous provoquent où nous mettent mal à l’aise.

En mettant en contraste théologie ecclésiale et théologie ecclésiastique, Sandra a noté que la plupart des religieuses sont engagées dans la théologie ecclésiale qui vient de l’expérience que l’on a de l’église. Les femmes religieuses voient souvent la dimension théologique de leur ministère, même si quelques-unes appelleraient leur ministère « séculier » La théologie faite par les femmes est habituellement différente de la théologie ecclésiastique officielle qui fréquemment est à base de cléricalisme enraciné dans le pouvoir. Sandra a expliqué que les femmes religieuses peuvent se trouver dans une situation difficile, entre faire du ministère en étant sensibles aux gens et le besoin d’être suffisamment acceptées par le clergé afin de pouvoir exercer ce ministère.

Toutes les personnes présentes ont été capables de saisir le sens de la présentation faite par Sandra et apporteront les fruits de leur réflexion au Chapitre durant les discussions en cours.